mardi 16 février 2016

Abracadabra ou les trois pommes de Marie Julien

Conte lu à l'AG des Rias 2016  par Marie Julien


Trois Pommes. (Version du 15 février)
C’était une fois … Dans la Maison d’un Village d’une Plaine ... Un p’tit Bonhomme. Il était petit. Il n’arrivait pas à grandir. A l’école on l’appelait : Trois Pommes.
Ses parents faisaient du mieux qu’ils pouvaient pour s’occuper de lui. Mais ils n’étaient pas souvent là. Après l’école, il devait allumer le feu, faire à manger et … faire ses devoirs ?
Le soir de l’histoire il était devant la cuisinière à faire propre pour le papier et le p’tit bois, … quand il a senti une présence. Comme si on le regardait … vers le bas du mur. Il a tourné doucement la tête … et a vu … un Rat … aux yeux … rouges …  comme la braise. Le rat le fixait. Et comme le p’tit n’avait pas l’air mauvais, hop hop hop, … il a grimpé la caisse à bois et lui a dit : «  Ma femme est malade. Mon méd’cin dit qu’il faut de la cendre pour la guérir. Mais moi je s’sais pas c’est quoi. ». «De la cendre ? Mais c’est pas compliqué. C’est c’qui reste après le feu. J’en ai plein. J’peux t’en donner ». Il lui prépare un sachou de cendres bien propres. Et le rat repart !
Une semaine après, p’tit bonhomme se chauffait près de son feu … qui prenait bien, … quand … il a ressenti … la présence … du rat … vers le mur en bas. C’est lui ! Hop Hop Hop. Il a grimpé la caisse de bois. « Merci. Ma femme est guérie. Qu’est-ce tu veux en échange ? ». « En échange ? Oh moi ! Tout c’que j’veux … c’est grandir ». « Alors suis-moi ». P’tit bonhomme, dit … Trois Pommes, a suivi le rat, dans un trou du mur. Oh la la … c’est gras, acide, c’est tout raté et … « Aaaaaaaaaaaaah Bim Bam Boum. Pouffff ». Il atterri … dans une sorte de …. Forêt vierge. Sur du sable. Sombre. Y’a des bruits profonds. Des odeurs de terre de pluie. Y’a comme une sorte de clairière. Mais pour y aller … faut passer une sorte de tourbière.  Y’a des bulles. Des racines. Des herbes qui collent. Pour y aller … faut passer des hautes herbes. Y’a des piquoux. C’est quoi ces fils là qui se collent. Roaaaaaa Roaaaaaa * Ohhhh ! Qu’il est beau … Le grand Arbre. … « Qu’est-ce que tu veux ? » « J’voudrais grandir ». « Monte sur moi. Rentre par ma bouche et … laisse-toi glisser jusqu’à une Clairière. Là tu prends une Racine et tu têtes. Après tu sortiras. C’est compris ? ». Il rentre par la bouche, se laisse glisser jusqu’à une clairière, prend une racine et tète. [tttttttt…] « Ça y est ? » … « Encore un peu » … [tttttttt…] … Il retète. Puis … remonte le tronc … et sort. … * Là … la Forêt … C’est pas comme avant. On dirait qu’il a moins peur d’avancer. Il remercie …  le … Roi … et remonte à la surface.
Oh ! Une nouvelle porte. C’est comme un Océan, un Ciel, un Volcan … à traverser. C’est comme un masque à poser. Et là-haut … Autour de lui, les grains de lumières, les gouttes d’eau, les rochers, les feuilles, … on dirait … des Châteaux. Les bêtes … à écailles, à nageoires rayonnées, à trous triangulaires, à plumes, à poils, aux mâchoires à grandes ouvertures, à carapaces, à quatre doigts. Les bêtes aux squelettes externes et aux pattes articulées. Les bêtes aux coquilles.  Les bêtes formées d’anneaux ou munies de harpons urticants. … On dirait … des Héros. Il a grandi. Même que les filles, à l’école, le regarde gentiment maintenant. Et on raconte, au Village, dans la Plaine, … qu’il a épousé, … la plus grenouille, celle qu’on app’lait Reinette. Même que lui … on l’a app’lé … Pomme.

Trois Pommes. (Version du 13 février)
C’est une fois. … Une Plaine. Un Village. Une Maison. Dans la Maison : un p’tit Bonhomme. Il est petit. Il n’arrive pas à grandir. A l’école on l’appelle : Trois Pommes.
Ses parents font du mieux qu’ils peuvent pour s’occuper de lui. Mais ils ne sont pas souvent là. Toujours après l’école, il doit allumer le feu, faire à manger et … faire les devoirs ?
Le soir de l’histoire il est devant la cuisinière à faire propre pour le papier et le p’tit bois, … quand il sent une présence. Comme si on le regardait … vers le bas du mur. Il tourne la tête doucement … et voit … un Rat … aux yeux … rouges …  comme la braise. Le rat le fixe. Et comme le p’tit n’a pas l’air mauvais, hop hop hop, … il grimpe la caisse à bois et lui dit : «  Ma femme est malade. Mon méd’cin dit qu’il lui faut de la cendre pour guérir. Mais moi je s’sais pas c’est quoi. ». «De la cendre ? Mais c’est pas compliqué. C’est c’qui reste après le feu. J’en ai plein. J’peux t’en donner ». Il lui prépare un sachou de cendres bien propres. « Grand merci ». Et le rat repart !

Une semaine après, p’tit bonhomme se chauffe près de son feu qui prend bien, … quand … il ressent … la présence … du rat … vers le mur en bas. C’est lui ! Hop Hop Hop. Il grimpe la caisse de bois. « Grand merci. Ma femme est guérie. Qu’est-ce tu veux en échange ? ». « En échange ? Oh moi tout c’que j’veux … c’est grandir ». « Alors suis-moi ». P’tit bonhomme, dit … Trois Pommes, suit le rat, dans un trou du mur. Oh la la … c’est gras, acide, ça pu, c’est tout raté et … « Aaaaaaaaaaaaah Bim Bam Boum. Pouffff ». Il atterri … dans une sorte de …. Forêt vierge. Sur du sable. Il fait sombre. Y’a des bruits étranges. Des odeurs de terre de pluie. De l’humidité tiède. Et y’a comme une sorte de clairière. Mais pour y arriver faut passer une sorte de tourbière. Oh la la … c’est spongieux, ça fait des bulles. Y’a des sortes de racines, des cailloux, des feuilles molles qui se collent. … Oh la la ! Y’a encore une sorte de lisière de hautes herbes à traverser. Des piquoux à pousser et c’est quoi ces fils là qui se collent … y’en a plein. Bien regarder aux pieds. Ne pas marcher sur (…)… Ah ! … Qui s’envole là ? Ohhhh Qu’il est beau … Le grand Arbre de la clairière. … « Qu’est-ce que tu veux ? » « J’voudrais grandir ». « Monte sur moi. Rentre par ma bouche et … laisse-toi glisser jusqu’à une clairière. Là tu prends une racine et tu têtes. Après tu sortiras. C’est compris ? » « Oui Monsieur le Roi ». Il rentre par la bouche, se laisse glisser jusqu’à une clairière, prend une racine et tète. [tttttttt…] « Ça y est ? » « Encore un peu » [tttttttt…] Il retète puis … remonte le tronc … et sort. … * Là … l’Arbre, la clairière, … c’est pas comme avant. On dirait qu’il a moins peur d’avancer dans la forêt. Il remercie le Roi et remonte à la surface. Oh ! Un chemin nouveau. C’est comme un Océan, un Ciel, un Volcan … à traverser. C’est comme un masque à poser. Et là-haut … c’est pas comme avant. Autour de lui, les grains de lumières, les gouttes d’eau, les rochers, les feuilles, … on dirait … des Châteaux. Les bêtes à écailles, à nageoires rayonnées, à trous triangulaires, à plumes, à poils, aux mâchoires à grandes ouvertures, à carapaces, à quatre doigts. Les bêtes aux squelettes externes et aux pattes articulées. Les bêtes aux coquilles.  Les bêtes formées d’anneaux ou munies de harpons urticants. … On dirait … des Héros. Il a grandi. Même que les filles, à l’école, le regarde gentiment maintenant. Et on raconte, au Village, dans la Plaine, … qu’il a épousé … la plus douce, celle qu’on app’lait Reinette et que lui … on l’a appelé … Pomme.
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    Une bien belle version dont la lecture syncopée appelée nous parle...
    Bientôt un très beau texte sur sa découverte et lecture des Rias à travers l'

                                                     Pomme de reinette et pomme d'AG !   
Un beau cadeau de Marie, offert à la planète et dont Marie attend
 une traduction en patois occitan d'ici !

dimanche 14 février 2016

L'extraordinaire dernier apport de Paulette Vignal aux "Biens Communs"




Le marronnier, l’escalier,

Moi le marronnier qui ai poussé sur ce mur de pierres,
Je suis toujours là, près de cet escalier lui-même en pierres.

Nous avons plus de cent ans.

Car, sur une carte postale de 1906,
                           J’étais aussi grand  qu’aujourd’hui
                                              Et mon copain l’escalier était là aussi
                                                                               Au hameau des Baraques

Un bel âge n’est-ce pas ?

Tous les deux nous avons vu la guerre de 1914

                                             Et partir sur le front des maris, des fils, des frères,

                Et pleurer des mères, des épouses, des enfants.

Nous sommes toujours là.

Beaucoup ont monté tes marches,
Escalier !
Et ont bavardé sous mon ombrage.

                                                        2014, je suis toujours là.

Les oiseaux viennent faire leurs nids
Et chanter leur mélodie dans mes branches.

Je ne sais combien de temps je vais rester
                                                        Droit malgré mon âge
Plus de 300 –
3 cents-
3 siècles…
c’est beau sur cette route


En 1948, 1950,
                Il ne passait que quelques voitures
                                                   3 ou 4 dans la semaine

La route n’était pas goudronnée
                                                   Aussi
                                                          Les concours de boules se jouaient  là.

C’était la Lyonnaise.

                        LIESSE
                                              Quand une voiture passait

                                                     Les joueurs lui faisaient signe de s’arrêter

Car il fallait tirer le but
                                                    ET CE N’ETAIT PAS DE LA RIGOLADE !


En 1961 cette route a été goudronnée

Adieu les jeux de Lyonnaise !
Maintenant c’est la Pétanque !

                                                     C’était le bon temps
                                                     Plus calme qu’aujourd’hui.

Mais à présent je vois passer beaucoup de voitures sur cette route (D21)

Je ne vois plus personne venir faire la causette
                            sur cette grosse pierre
                                                     qui est de mon âge.




Heureusement je vois encore monter et descendre l'esaclier
et le jardin de Paulette où les légumes
se donnent la main avec les fleurs.




-> vers la publication qu'avait demandée Paulette 
avec des photos à prendre au printemps...
Prémonition ? 
Paulette - ses publications, sa sagacité, sa générosité - nous manque...